Meet the Rookies, saison 2 – Les ailiers

Contrairement à l’année dernière, j’essaie de donner une visibilité assez tôt dans la saison sur les joueurs qui seront sélectionnables dans la prochaine draft ! Pour information, cette cuvée sera constituée de joueurs draftés en 1950, en 1951 ou en 1952.

Comme l’an dernier, c’est via une série d’articles pour présenter les meilleurs joueurs de cette classe de rookies : leur palmarès, leur histoire, ce qu’ils avaient d’unique, tout ça.

On continue aujourd’hui avec peut-être le poste le mieux fourni de la cuvée : les ailiers !

 

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PAUL ARIZIN

1962 – All-Star Game Participant
1961 – All-Star Game Participant
1960 – All-Star Game Participant
1959 – All-League Second Team
1959 – All-Star Game Participant
1958 – All-Star Game Participant
1957 – All-League First Team
1957 – All-Star Game Participant
1956 – All-League First Team
1956 – All-Star Game Participant
1955 – All-Star Game Participant
1952 – All-League First Team
1952 – All-Star Game MVP
1952 – All-Star Game Participant
1951 – All-Star Game Participant

Paul Arizin est une des grandes stars oubliées des années 1950. Sa carrière aurait-elle été davantage remarquée s’il n’avait pas dû passer deux années chez les Marines, entre 24 ans et 26 ans, alors qu’il sortait d’une saison sophomore monumentale (meilleur scoreur et joueur le plus adroit de la ligue) ? Malgré la perte de deux de ses meilleures années, il fait tout de même partie de la liste des 50 meilleurs joueurs de l’histoire établie par la NBA en 1996. Pour d’avantage de reconnaissance, il lui manque également un titre de MVP de la saison régulière, une récompense qui n’a été inventée qu’en 1956, alors qu’il avait déjà 28 ans… et qu’il a effleurée cette même année, terminant deuxième des votes derrière Bob Pettit et devant Bob Cousy. Sans doute aurait-il également pu allonger un peu sa carrière, à laquelle il me un terme en 1962 à 34 ans, alors qu’il tourne encore à plus de 20 points par match, simplement parce qu’il ne veut pas suivre le déménagement des Warriors de Philadelphie à San Francisco !

En même temps, la carrière d’Arizin aurait aussi bien pu… ne pas débuter. Il ne joue pas au basketball au lycée et s’il rejoint l’université de Villanova, c’est pour mener des études classiques. Mais il se met à dominer les matchs qu’il dispute pour le plaisir sur les playgrounds de Philadelphia, au point que le coach de l’équipe de Villanova le repère. La légende raconte qu’il va voir Arizin pour lui proposer de rejoindre Villanova, ce à quoi Arizin répond qu’il est déjà à Villanova ! Avec les Wildcats, Arizin devient le meilleur scoreur du pays : lors de sa dernière saison universitaire, il tourne à 25.3 points de moyenne, et réalise quelques cartons monumentaux. Il inscrit ainsi 85 points face au Naval Air Materials Center, le deuxième plus grand total jamais reconnu par la NCAA, et même plus de 100 points dans une rencontre non officielle ! Premier choix de la draft 1950, il continue en NBA à prouver qu’il est un des meilleurs attaquants de l’histoire : neuf saisons dans le top 10 de la ligue au scoring, cinq saisons sur le podium dont deux sur la plus haute marche, et une adresse très supérieure à celle de ses contemporains (42% aux tirs, 81% aux lancers). Quand il prend sa retraite en 1962, il est le deuxième meilleur scoreur de l’histoire, derrière Dolph Schayes. Jusqu’à l’arrivée de Wilt Chamberlain en 1959, Arizin est le franchise player incontesté des Warriors, pas la meilleure franchise de la décennie, mais une franchise qui connaît son heure de gloire en 1956 avec un titre NBA remporté aux dépends des Fort Wayne Pistons. Arizin, qui tourne à 27.6 points (à 43%) et 8.0 rebonds de moyenne sur la série, est naturellement le MVP virtuel des finales.

Excellent shooteur, Arizin est un des premiers gros scoreurs à se baser avant tout sur le jumpshot pour inscrire ses points. C’est aussi un des premiers joueurs à faire d’énormes dégâts sur la ligne des lancers : lors de sa saison sophomore, il tire 10.7 lancers par match, avec une belle adresse (81% en carrière). C’est aussi un rebondeur exceptionnel (11.3 rebonds de moyenne en 1951-52, 8.6 rebonds par match en carrière), d’autant qu’il ne mesure qu’1,93m. Pour le reste, par contre, ce n’est pas vraiment un all-around player…

Comparaison NBA actuelle : Kevin Durant

Position prévue dans la draft : Top 3

 

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GEORGE YARDLEY

1960 – All-Star Game Participant
1959 – All-League Second Team
1959 – All-Star Game Participant
1956 – All-League First Team
1958 – All-Star Game Participant
1957 – All-League Second Team
1957 – All-Star Game Participant
1956 – All-Star Game Participant

Cette cuvée d’ailiers est très axée sur le scoring : comme Arizin, George Yardley est un des meilleurs scoreurs des années 1950. C’est surtout son exceptionnelle saison 1957-58 qui reste dans les mémoires : pour la première saison des Pistons à Detroit, Yardley devient le premier joueur de l’histoire à inscrire plus de 2000 points en une saison. Meilleur scoreur de la ligue (27.8 points de moyenne), il est également nommé dans la All-NBA 1st Team et termine même sur le podium des votes du MVP, derrière Bill Russell et Dolph Schayes ! La carrière de Yardley est courte (sept saisons) mais brillante : à part lors de sa saison rookie, il est systématiquement invité au All-Star Game et termine à quatre reprises dans le Top 10 de la ligue au scoring. Yardley ne fait pas des stats dans le vide, puisqu’il emmène également deux fois les Pistons en finale NBA : sur les finales 1956, il tourne à 24.8 points et 15.2 rebonds de moyenne, sans pouvoir empêcher le sacre des Warriors et d’Arizin.

Entièrement tourné vers l’offensive, Yardley n’est pour autant pas un croqueur : son adresse est nettement supérieure à la moyenne de l’époque (aucune saison sous les 40% de moyenne). Comme Arizin, il multiplie les voyages sur la ligne des lancers : en 1957-58, il obtient en moyenne 11.2 lancers par match. Comme Arizin, c’est un énorme rebondeur (10.7 rebonds de moyenne en 1957-58, 8.9 rebonds par match en carrière) incapable de faire une passe. Comme Arizin, sa carrière se termine prématurément sans logique sportive : en 1960, à seulement 31 ans et au sortir d’une saison à plus de 20 points de moyenne, il quitte la NBA car il estime… n’être pas assez payé ! Armé de son diplôme d’ingénieur de Stanford, il crée sa propre entreprise et devient un homme d’affaires extrêmement renommé. 15 ans après sa mort, l’entreprise s’appelle toujours la George Yardley Company !

Comparaison NBA actuelle : Carmelo Anthony

Position prévue dans la draft : Top 5

 

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EARL LLOYD

Earl Lloyd est principalement connu pour avoir été le premier joueur noir à fouler un parquet NBA. Ce n’est toutefois qu’une histoire de calendrier : drafté bien après Chuck Cooper lors de la draft 1950, il dispute son premier match à la veille des débuts de Cooper avec les Celtics. Sur le terrain, toutefois, l’impact de Lloyd sera supérieur et ce alors qu’il perd les deux premières années de sa carrière professionnelle en étant appelé dans l’armée et envoyé en Corée ! Après son retour, il dispute huit saisons très solides, dont le sommet est la saison 1954-55 : titulaire aux Syracuse Nationals de Dolph Schayes, il tourne à 10.2 points et 7.7 rebonds de moyenne sur la saison. Quelques semaines plus tard, Lloyd devient le premier joueur noir à remporter un titre NBA (en même temps de Jim Tucker, tout au bout du banc des Royals) et son impact sur le résultat est énorme : en finale, il affiche le troisième temps de jeu de l’équipe (32.3 minutes de moyenne) dont il est, et de loin, le meilleur défenseur. Lloyd possède en effet un profil très rare dans la NBA des années 1950 puisque c’est un des premiers spécialistes défensifs de l’histoire ! Comme les autres défenseurs de l’époque, il est agressif et énormément sanctionné par les arbitres (4.2 fautes de moyenne en 1954-55). Offensivement, il peut apporter des points, mais son adresse (36% aux tirs en carrière) est inférieure aux standards de l’époque. Et il ne faut pas compter sur lui pour mener le jeu…

Comparaison NBA actuelle : Robert Covington

Position prévue dans la draft : Top 10

 

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JIM BAECHTOLD

Bien que sa biographie Wikipedia soit des plus courtes, il y a plusieurs choses intéressantes à dire sur Jim Baechtold. Sa carrière universitaire avec Eastern Kentucky est suffisamment brillante pour qu’il soit sélectionné en deuxième sélection de la draft 1952 par les Baltimore Bullets ! Il a déjà 24 ans et sa carrière NBA ne durera que cinq saisons, mais elle sera extrêmement solide. Pour sa première saison dans la ligue, il montre suffisamment de promesses pour être désigné officieusement rookie de l’année. Lors de sa troisième saison, avec les New York Knicks, il affiche de très belles statistiques : 13.9 points, 4.3 rebonds et 3.0 passes de moyenne, à 40% aux tirs. Baechtold est un roleplayer offensif capable de prendre feu, comme en atteste son record de points en carrière : 33 points à 11/23 en 1955 face aux Celtics. Et son adresse est plutôt supérieure à celle de l’époque : 39% aux tirs et 78% aux lancers en carrière.

Comparaison NBA actuelle : Bojan Bogdanovic

Position prévue dans la draft : Milieu du premier tour

 

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BILL MLKVY

La carrière NBA de Bill Mlkvy se limite à 31 matchs, disputés pendant sa saison rookie avec les Philadelphia Warriors, pour des statistiques plutôt maigres : 5.8 points de moyenne, à 31% aux tirs. Il faut toutefois souligner que Mlkvy joue alors en NBA… en parallèle de ses études de dentistes à l’université de Temple ! Après sa première saison, le GM des Warriors Eddie Gottlieb l’oblige à choisir entre sports et études, et il choisit… les études, afin de pouvoir effectuer son service militaire en tant qu’officier dentiste. On ne sait donc pas vraiment ce qu’aurait valu la carrière NBA de Mlkvy, mais ce qu’on sait, c’est qu’il était un des meilleurs joueurs universitaires du pays. Et certains de ses exploits offensifs sont restés dans l’histoire : il est notamment un des cinq joueurs à avoir inscrit plus de 70 points dans un match NCAA ! Et sa moyenne au scoring (29.2 points par match) en 1950-51 est alors la plus élevée de l’histoire. Une grosse gâchette, donc, qui n’aurait peut-être jamais confirmé à l’échelon supérieur, mais auquel les Warriors croyaient suffisamment pour le sélectionner avec leur pick territorial (c’est-à-dire qu’ils l’ont « réservé » et qu’il n’est pas passé par la draft classique).

Comparaison NBA actuelle : Jabari Parker

Position prévue dans la draft : Milieu du premier tour

 

Voilà, c’est tout pour cette très belle cuvée d’ailiers 😉

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