Meet the Rookies – Partie 2 : les ailiers-forts

Je continue ma série d’articles pour présenter les meilleurs joueurs de cette classe de rookies : leur palmarès, leur histoire, ce qu’ils avaient d’unique, tout ça.

La semaine dernière, on a découvert les pivots, que vous pouvez retrouver là :
http://www.wonba.fr/meet-the-rookies-partie-1-les-pivots/

Cette semaine, on continue avec une catégorie un peu moins bien remplie, mais avec tout de même un des meilleurs joueurs de l’époque : les ailiers-forts !

 

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VERN MIKKELSEN

1957 – All-Star Game Participant
1956 – All-Star Game Participant
1955 – All-League Second Team
1955 – All-Star Game Participant
1953 – All-League Second Team
1953 – All-Star Game Participant
1952 – All-League Second Team
1952 – All-Star Game Participant
1951 – All-League Second Team
1951 – All-Star Game Participant

Je vais résumer Vern Mikkelsen en une phrase : si le trophée de meilleur défenseur avait existé dans les années 1950, il l’aurait probablement remporté à cinq ou six reprises. Avant l’arrivée de Bill Russell dans la ligue, Mikkelsen était de très loin le meilleur défenseur de la NBA. C’est aussi le premier vrai grand ailier-fort de l’histoire, même si le palmarès des All-NBA Teams ne lui rend pas justice : en 1950-51, quand il est élu pour la première fois dans la Second Team, la First Team compte pas moins de… trois pivots ! La carrière de Mikkelsen est intimement liée à celle de George Mikan, qu’il rejoint en 1949 aux Minneapolis Lakers, juste avant la première saison officielle de la NBA. Star universitaire à Hamline, dans le Minnesota, Mikkelsen est naturellement le chouchou du public, d’autant que son énergie et sa rage de vaincre sont contagieuses. Avec Mikan et Jim Pollard, il forme un frontcourt pratiquement invincible : les Lakers remportent ainsi quatre des cinq premiers titres NBA ! Et encore, leur unique défaite en playoffs, lors des finales de conférence 1951, intervient alors que Mikan a la jambe cassée… Après le titre NBA remporté en 1954, Mikan prend sa retraite, et le jeu s’accélère avec l’ajout de l’horloge des 24 secondes. Mikkelsen réalise sa meilleure saison statistique, mais les Lakers perdent en finale de conférence et rentrent dans le rang. Sans Mikan, Mikkelsen est de plus en plus isolé au sein d’une équipe des Lakers médiocre et prend sa retraite en 1959, à seulement 30 ans.

Que dire de plus sur Vern Mikkelsen ? C’est un scoreur solide (deux fois dans le Top 10 au scoring), bien plus adroit que la moyenne de ses contemporains (cinq fois dans le Top 10 à l’adresse, 77% en carrière aux lancers), et un excellent rebondeur (quatre fois dans le Top 10 aux rebonds). C’est surtout un des joueurs les plus agressifs de la NBA, en tout cas le plus sanctionné par les arbitres : il détient encore à l’heure actuelle le record absolu du plus grand nombre de disqualifications en carrière (127) ! Et ce en seulement neuf saisons…

Comparaison NBA actuelle : quelque part entre Paul Millsap et Kawhi Leonard

Position prévue dans la draft : Top 3

 

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HARRY GALLATIN

1957 – All-Star Game Participant
1956 – All-Star Game Participant
1955 – All-League Second Team
1955 – All-Star Game Participant
1954 – All-League First Team
1954 – All-Star Game Participant
1953 – All-Star Game Participant
1952 – All-Star Game Participant
1951 – All-Star Game Participant

Surnommé Harry « the Horse », Gallatin était le joueur préféré du jeune David Stern quand ce dernier n’était qu’un supporter de basketball comme les autres, dans le New York des années 1950. L’anecdote est moins anecdotique qu’il n’y paraît, car elle dessine une vérité importante : jusqu’à l’arrivée de Willis Reed et de Walt Frazier à la fin des années 1960, Gallatin est la plus grande star de l’histoire des Knicks, alors de loin la franchise la plus importante de la ligue, sur les plans financier et médiatique. Avec Gallatin comme franchise player, les Knicks sont une des meilleures équipes de la NBA : cinq finales de conférence de suite, donc trois finales… toutes perdues.

Plutôt petit (1,98m) même pour son époque, Harry Gallatin est pourtant un formidable rebondeur (six fois dans le Top 10, meilleur rebondeur de la NBA en 1953-54) qui détient toujours le record des Knicks en la matière avec 33 prises. C’est aussi un scoreur acceptable (huit saisons en double-double de moyenne) et surtout très adroit par rapport aux autres pivots de son époque (quatre fois dans le Top 10 à l’adresse, 77% en carrière aux lancers). Mais sa caractéristique principale, qui lui vaut son surnom, est bien son endurance : entre 1949 et 1958, il participe à 682 rencontres NBA consécutives, ce qui est alors un record.

Comparaison NBA actuelle : DeAndre Jordan sans la maladresse aux lancers

Position prévue dans la draft : Top 10

 

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DON BARKSDALE

1953 – All-Star Game Participant

Parmi les pionniers noirs du sport américain, tout le monde connaît le joueur de baseball Jackie Robinson, qui brise en 1947 la barrière raciale qui pèse depuis un demi-siècle sur la MLB. Dans le basket, les noms qui ressortiraient le plus souvent seraient ceux des premières grandes stars noires : Bill Russell, Elgin Baylor, Oscar Robertson. Et pourtant, s’il y a un pionnier noir dans l’histoire du basket américain, c’est bien Don Barksdale. C’est simple, Barksdale est le premier joueur noir :
– à avoir été élu dans une All-American Team à l’université (en 1947 avec UCLA)
– à intégrer Team USA pour les Jeux Olympiques (en 1948 à Londres)
– à participer aux All Star Game en NBA (en 1953)
En 1948, Barksdale est le seul athlète noir dans une équipe dominée par les joueurs de Kentucky, une université qui n’alignera aucun joueur noir avant les années 1970 ! Quand l’équipe américaine s’entraine à Lexington, dans le Kentucky, Barksdale ne peut pas séjourner dans le même hôtel que le reste des joueurs et doit loger dans une famille noire locale… Il est évidemment snobé par la NBA lors des premières saisons de la ligue, où la ligue est intégralement blanche. Quand il rejoint la ligue, en 1951, il a malheureusement déjà 28 ans. Il signe un contrat lucratif avec les Bullets et s’impose aussitôt comme un joueur majeur de la NBA, mais pas pour longtemps : en 1955, après des problèmes aux chevilles, il prend sa retraite. Reconverti dans la musique, il devient un businessman accompli et même un DJ très célèbre en Californie !

Solide scoreur (troisième meilleur scoreur de Team USA en 1948) et rebondeur, Barksdale est avant tout un joueur extrêmement athlétique pour l’époque. Il possède une superbe détente, un « hang time » absolument inédit pour l’époque et une vitesse surprenante pour sa taille (1,98m).

Comparaison NBA actuelle : Julius Randle

Position prévue dans la draft : Milieu du premier tour

 

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JACK COLEMAN

1955 – All-Star Game Participant

(Pour info, sur la photo ci-dessus, c’est le mec avec le numéro 10. A priori ^^)

Malheureusement pour lui, Jack Coleman est principalement connu pour une action dans laquelle… il se fait contrer par Bill Russell. On est dans le légendaire match 7 des finales 1957 entre les Celtics et les Hawks, les Celtics mènent d’un point à 40 secondes de la fin, Coleman profite d’une contre-attaque rapide pour aller marquer un lay-up facile et redonner l’avantage aux Hawks… sauf que Russell revient de l’autre bout du terrain à pleine vitesse et le contre. Une action qualifié par Bob Cousy de « plus incroyable performance physique que j’ai jamais vue sur un terrain de basket » ! A part ça, Coleman, c’est tout de même une sélection au All Star Game (probablement un peu chanceuse, mais tout de même) et deux titres NBA : en 1951 avec les Rochester Royals et en 1958 avec les Hawks (face aux Celtics, pour la revanche). Ses statistiques sur la finale 1951 finalement plutôt bien sa carrière : il ne tourne qu’à 8.9 points de moyenne… mais à 45% (ce qui est exceptionnel pour l’époque), auxquels il ajoute 13.6 rebonds et 6.3 passes. Il est tout simplement le meilleur passeur de la finale ! Sept ans plus tard, à 33 ans, il joue tout de même encore plus de 20 minutes par match face aux (presque) invincibles Celtics. De part et d’autre de l’invention de l’horloge des 24 secondes, sa constance dans la performance n’est pas si répandue à l’époque.

On a déjà tout dit des caractéristiques principales de Coleman : pas un gros scoreur, mais un joueur très adroit (cinq fois dans le Top 10 à l’adresse), un excellent rebondeur (quatre fois dans le Top 10 aux rebonds) et un passeur nettement supérieur à la moyenne des autres intérieurs de l’époque. Et un joueur très solide, avec une longévité pas loin d’être inédite : dans les années 1950, seul Andy Phillip est devenu champion NBA à un âge plus avancé que Jack Coleman !

Comparaison NBA actuelle : Domantas Sabonis

Position prévue dans la draft : Milieu du premier tour

 

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WAH WAH JONES

On a déjà parlé, dans l’article sur les pivots, du Fabulous Five de Kentucky mené par Alex Groza. Wah Wah Jones en était l’ailier-fort titulaire et un joueur extrêmement important puisqu’il a été nommé dans une All-American Team en 1949. Comme les autres joueurs du Fabulous Five, Jones fait partie de Team USA aux Jeux Olympiques de Londres en 1948. Sa spécificité, c’est qu’il ne se concentre pas sur le basket à l’université puisqu’il est nommé à deux reprises dans la meilleure équipe de sa conférence en… football américain ! On peut donc imaginer que c’était un athlète hors norme. En NBA, il rejoint naturellement les deux stars de Kentucky, Groza et Ralph Beard, dans l’aventure des Indianapolis Olympians. Aventure qui tourne court quand Groza et Beard sont bannis de la NBA pour l’affaire des matchs truqués… Jones n’est pas impliqué dans cette sombre histoire et joue une dernière saison avec les Olympians avant de prendre sa retraite. Jones n’a que 26 ans mais il ne s’est pas vraiment imposé en NBA, et le basketball ne paie pas vraiment. Alors il devient… shérif, dans le Kentucky. Trois ans plus tard, il est même le candidat républicain local pour une élection au Parlement, mais échoue face à son adversaire démocrate.

A part ça, je n’ai pas grand chose à dire sur Jones. C’est un scoreur solide et un excellent passeur pour son poste, mais un rebondeur médiocre. Au milieu, un roleplayer passable !

Comparaison NBA actuelle : Trevor Booker

Position prévue dans la draft : Fin du premier tour

 

Voilà, c’est tout pour les ailiers-forts !

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